En réécrivant librement La Petite Sirène, Lazare aborde avec humour les grands sujets que soulève le conte : l’impatience de grandir, l’attirance vers un ailleurs, la vie après la morsure de l’amour, la métamorphose. La sirène monte à l’échelle pour soulever le couvercle de la mer et c’est toute la turbulence de notre époque qui flotte devant ses yeux. En redessinant certains personnages à la lumière d’enjeux écologiques, Lazare donne une dimension nouvelle à cette histoire. L’auteur se place aussi du côté de l’enfance et d’un personnage chez qui la curiosité et la malice l’emportent sur la tristesse. Des jambes pour une sirène épouse la forme d’un poème visuel et musical : chaque espace (la terre, les fonds marins, le bateau ou le ciel) obéit à ses propres règles ; des objets détournés deviennent un monde en miniature. Portée par une création sonore puissamment évocatrice et une écriture composée de comptines et refrains, la pièce joue avec l’imaginaire, au fil d’un voyage vers les songes de la beauté.
Autour du spectacle
Par Laurie Bellanca, interprète et collaboratrice artistique
La figure de la Sirène, embrassant le merveilleux comme le monstrueux, fascine et questionne. Nous découvrirons ici, à partir de la relecture de Lazare, comment la petite sirène a bien des choses à nous apprendre et pourrait plus nous ressembler qu’il n’y parait ! En abordant les notions d’émancipation et d’écologie nous évoquerons délicatement et joyeusement quelques philosophes alentours – d’Aristote à Judith Butler en passant par George Canguilhem, Vinciane Despret ou Gaston Bachelard – pour lesquels la figure du monstre et ce qu’il vient questionner de « la nature » est source d’inspiration.
Durée 1h30, petit apéritif offert