Vidéo-opéra pour soprano, ensemble et trois projections, An Index of Metals est une œuvre phare du 21e siècle, écrite en 2003 par le compositeur italien Fausto Romitelli, quelques mois avant sa disparition, sous l’influence du rock psychédélique et de la musique électronique. Une plongée vertigineuse dans une matière incandescente, aussi bien lumineuse que sonore.
An Index of Metals doit son nom à une longue pièce de Brian Eno et Robert Fripp, enregistrée en 1975, méditative et inquiétante. Mais si Fausto Romitelli assume l’influence du rock psychédélique et de l’électronique sur son travail, ce n’est pas au nom d’un mélange des genres mais pour incorporer ces sources au sein d’une musique écrite. Elle n’en est pas pour autant cérébrale : An Index of Metals est avant tout une expérience sensorielle, où le son est considéré comme une matière à forger et la forme de l’opéra détournée en un flux de sons, formes et couleurs. Une saturation des sens pour une œuvre décrite par son auteur comme une “narration abstraite et violente, épurée de tous les artifices de l’opéra, un rite initiatique d’immersion, une transe lumino-sonore.” Composée en cinquante jours à raison de quinze heures de travail quotidien, mise en image par le vidéaste Paolo Pachini, An Index of Metals est l’une des grandes pièces de notre temps.