Pour son nouveau portrait dansé, Jérôme Bel évoque la danseuse américaine Isadora Duncan (1877-1927), à la fois figure romanesque et tragique, personnalité farouchement moderne et chorégraphe visionnaire qui inventa son propre langage, décisif dans l’histoire de son art.
Au sein de l’œuvre foisonnante qu’il développe depuis vingt-cinq ans, le chorégraphe français Jérôme Bel propose une série de portraits de danseurs, inaugurée en 2004 avec Véronique Doisneau, de l’Opéra national de Paris, et poursuivie avec Pichet Klunchun puis Cédric Andrieux. Pour la première fois, Jérôme Bel consacre un portrait à une danseuse disparue, Isadora Duncan, en s’inspirant de l’autobiographie de la chorégraphe américaine, publiée en 1927 juste après sa mort accidentelle à Nice. Au-delà du récit d’une vie romanesque marquée par la tragédie, Jérôme Bel dresse le portrait d’une chorégraphe visionnaire, dont la liberté d’expression et l’approche spontanée et naturelle posèrent les bases de la danse moderne. Mêlant moments parlés et cinq solos dansés (dont celui de La Mère, sur une musique de Scriabine, imaginé après la mort de ses deux enfants, noyés dans la Seine en 1913), le spectacle réunit sur scène Jérôme Bel et la danseuse et historienne de la danse Elisabeth Schwartz, spécialiste de Duncan.